« Mais, il y a dans le matin du ‘’premier jour de la semaine’’, un chemin alternatif ; le chemin de ceux qui, hier et aujourd’hui, marchent ‘’toujours dans l’obscurité’’ et s’approchent des lieux de mort pour tenter d’arracher précisément à la mort quelque chose de sa victoire_ de même que ces femmes, à force de parfums, essayaient d’effacer quelque chose de son visage.
Elles savent qu’elles ne peuvent rouler la pierre, mais cela ne les arrête pas. Elles sont conscientes de la fragilité de ce qu’elles ont entre les mains, mais cette lucidité n’éteint pas le feu de leur compassion et ne rend pas leur amour moins obstiné. Peut-être ne vivent-elles pas tout cela dans la plénitude de la foi et n’accolent-t-elles pas le mot ‘’espérance’’ à leurs pas hésitant dans la nuit. Mais, elles prennent ce chemin ouvertes à l’étonnement, soutenues par le souvenir de paroles prometteuses de vie, disposées à se laisser surprendre par une présence obscurément pressentie. Les évangiles de Pâques ‘’sont de leur côté’’. Elles nous le disent à tous, ces femmes qui font à nouveau irruption dans nos cénacles en annonçant : ‘’Nous avons vu le Seigneur !’’.
Nous recevons d’elles la Bonne Nouvelle : le Vivant sort toujours à la rencontre de ceux qui le cherchent, il les inonde de sa joie, il les envoie consoler son peuple, il les invite à une relation nouvelle de frères et de fils. Il est toujours au-devant de nous, parole de femmes. Et la Galilée sera à la croisée de tous nos chemins. »