C’est aussi la question que pose cet ouvrage, qui interroge les représentations de Dieu.e, les rites, les mots pour le dire, l’organisation institutionnelle de la religion, autant que les attitudes des Églises à l’égard des sexualités, des genres, des modèles familiaux, des conceptions du corps et de la reproduction.
Dans une première partie, les auteures cherchent à poser les problèmes, en tout cas à comprendre, cerner, essayer de nommer les lieux de tension dans les Eglises chrétiennes sur les questions de genre : où est-ce que ça pêche, où est-ce qu’on se dispute, où est-ce que ça pose problème? Par exemple, dans l’Eglise catholique, il y a la question des servantes d’hôtel, des divorcés remariés, la problématique de la trajectoire salariale des femmes dans l’Église, la question de la gouvernance des paroisses, évidemment la question centrale des abus sexuels. Il y a eu les très grosses tensions autour du « Mariage pour tous » en 2014. Donc où sont les tensions ?
Dans la deuxième partie, la parole est donnée à des femmes qui se sont engagées dans des mouvements pour essayer de limiter les violences dans les Eglises chrétiennes : des associations comme « Femmes et Hommes Égalité dans l’Église et la Société », FHEDLES, qui est une association féministe historique, des personnes de « Toutes Apôtre », des personnes de l’antenne LGBTQI de Genève.
Une troisième partie de nouvelles perspectives théologiques sont ouvertes : comment, à partir des problèmes de rapports de pouvoir qui se posent dans les Eglises chrétiennes avec les femmes, mais pas seulement, on peut renouveler notre manière de vivre notre foi et de faire Eglise ensemble ?