Les chrétiens ne sont-ils pas largement responsables de l’« anthropocène », cette destruction de la nature poursuivie par l’homme au cours des siècles ? À partir d’un diagnostic de la situation présente, François Euvé pose les fondements d’une théologie de l’écologie qui confronte à la fois la tradition biblique, l’histoire et les courants de pensée contemporains. La notion d’une création du monde par un Dieu toutpuissant est en effet au cœur de la révélation chrétienne, comme le rappelle le premier verset du Credo : « Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre. » Cette affirmation doit cependant être reprise radicalement pour redéfinir la relation entre Dieu, l’homme et la nature, en se démarquant avec netteté de l’anthropocentrisme moderne. Au lieu d’encourager l’évasion, comme on a pu l’accuser, ou de céder comme d’autres au catastrophisme, le christianisme se doit d’entretenir une espérance, celle qu’un autre monde est possible, dans une Création à partager avec justice.